Pourquoi le vélo ?

C'est vrai ça, pourquoi ?

Précédemment, je vous avais dit qu'aux Pays-Bas, il y avait autant de vélos que d'habitant, si ce n'est plus. Désormais, je peux vous donner les raisons historiques de tout ceci !

Tout commence à la fin de la seconde guerre mondiale. En pleine reconstruction et jusque dans les années 1970, le pays devient incroyablement riche. Autrefois considérée comme un luxe destinée à une élite riche, l’automobile se démocratise. Dès 1957, le nombre de voitures dépasse le nombre de bicyclettes et le trafic cycliste diminue de 6% chaque année.

Mais les vieilles villes néerlandaises ne sont pas adaptées à tout ceci. Afin de faciliter le trafic automobile en ville et s’adapter à la croissance de ce nouveau trafic, des bâtiments sont détruits pour laisser place aux voitures, construire des parking... Mais les pistes cyclables, trottoirs et certains parcs disparaissent dans le même temps. 

Une des tragiques conséquences en résulte alors : l’augmentation d’accidents mortels de cyclistes et piétons. En 1971, 3300 personnes meurent, dont 400 enfants. Suite à ces évènements, de nombreuses manifestations sont organisées dans le pays pour dénoncer cette insécurité et réclamer des moyens et des solutions. 

Autre point important dans le retour du vélo dans les habitudes néerlandaises, en 1973 eu lieu la première crise pétrolière. Avec l’augmentation des prix, le gouvernement néerlandais a encouragé ses citoyens à se tourner vers des moyens de transport plus économiques et indépendants des ressources naturelles. Ce fut alors le grand retour de l’utilisation du deux roues. De nouvelles initiatives telles que le « Dimanche sans voiture » ou la reconquête d’espaces verts transformés en parkings durant la période du tout automobile, apparurent un peu partout dans le pays.

Mais cela ne n'a pas encore suffisant et une seconde vague de manifestations a été organisée pour réclamer encore plus de moyens pour les cyclistes et l’environnement. 

En 1975, fut créé le premier modèle de rue telle que nous le connaissons encore aujourd’hui avec une partie bien distincte pour les piétons et les pistes cyclables. Un premier test fut fait à Den Haag et Tilburg : en un an, le trafic cycliste augmenta de 60% à Den Haag et de 75% à Tilburg. Un effort général dans le pays fut alors mis en œuvre entre municipalités et gouvernement pour utiliser ce nouveau modèle de rues dans toutes les villes.

De 400 enfants tragiquement décédés en 1971, le nombre est passé à 14 en 2010, prouvant la validité de ce modèle qui, même s’il a connu des adaptations depuis les années 70, a fait la renommée de la politique cyclable des Pays-Bas.

Et le cyclisme est devenu un véritable business. 

Vélo : un OmaFiets(j'ai opté pour se choix là, tellement à la mode), un Gazelle, un Batavus ? un électrique ou un pliable ? un VTT ou juste pour la ville ?

Accessoires : protège selle en cas de pluie, sacoches, paniers, lumières, sièges enfants...

Vêtements : pantalons de pluie, cape, gants... casque (bien qu'absolument pas obligatoire) ?

Il y en a pour tous les goûts et pour tout le monde.

Le vélo néerlandais est réputé pour sa longévité et leur praticité.

Les chaines sont protégées de la pluie et donc ne rouilles pas. 

La plupart des vélo sont en rétro-pédalage (freinage en pédalant inversement)

Ils sont maniables et l'on peut facilement transporter des choses dessus : portes bagages avant/arrière, et l'on peut même emmener jusqu'à trois enfants avec soit.

Un petit mot supplémentaire sur les anti-vol. Haute technologie de pointe selon moi ! 

Certain sont monté directement sur le vélo, mais il est aussi possible de l'acheter seul, ce cadenas se fixe sur le cadre de la bicyclette, au dessus de la roue arrière. Dès que la clés est retirée, un loquet se coince entre deux rayons, bloquant la roue. Le vélo ne peut plus avancer. 

Il n'est donc pas rare de voir dans la rue des gens pédaler, avec un petit tintement en fond sonore, leur gros trousseau de clé pendouillant derrière eux.

Mais parait-il que l'on devient réellement un cycliste néerlandais que lorsque l'on se fait voler son premier vélo. Personnellement, je ne veux pas tenter.