Quoi de plus typique que de penser aux moulins lorsque l'on parle des Pays-Bas. Véritable emblèmes de l'ingéniosité des Hollandais, près de 1000 moulins (molen) à vent peuvent encore être admirés sur le territoire néerlandais. S'ils sont indissociables du paysage, c'est en Hollande-Méridionale (environ 220) et en Hollande-Septentrionale (128) qu'ils sont les plus nombreux. Menacés de disparition, leur nombre était estimé à 9000 au début du 19ème siècle.Ils sont désormais considérés comme des monuments nationaux et même si la plupart ne sont plus en fonction et ont été transformés en habitations, leurs ailes continuent de tourner aux grès des vents.
L'ancêtre : le moulin à pivot
Moulin à pivot |
Son existence remonte au milieu du 13ème siècle et son usage est destiné à moudre le blé. Construit en bois, les Standermolen ont le corps qui tourne avec les ailes autour d'un axe vertical constitué d'un seul tronc d'arbre. A l'intérieur les meules se mettent en action lorsque les ailes tournent. A l'extérieur, du côté opposé aux ailes, une poutre, reliée à l'arbre et manoeuvrée par une roue, peut faire pivoter le moulin sur lui même. L'escalier d'accès, fixé au corps du moulin pivote avec lui. Il reste très peu de moulin de ce type.
Les premiers moulins à polders
Spinnenkop |
Les premiers moulins utilisés pour l'assèchement des polders viennent vers le milieu du 14ème siècle. Ils restent semblables aux moulins à pivot, malgré quelques évolutions.
L'axe central est remplacé par un pilier creux où pivotent l'axe des ailes : c'est le Wipmolen. La partie supérieure est réduite, mais la base, plus grande, permet l'utilisation d'une roue à godets pour faire circuler l'eau en la remontant dans un canal. Elle devient aussi progressivement une habitation. Des modèles réduits sont même imaginés pour un usage dans les champs, tel que le Spinnekop ou le Tjasker.
Tjasker |
Mais les plus répandus sont les moulins à calotte tournante. C'est un grand moulin surmonté d'une calotte qui peut pivoter, afin de pouvoir placer les ailes face au vent. Ils sont en bois, souvent recouverts de chaume et octogonal, avec une base en brique. Comportant deux ailes, celles-ci font une longueur totale de 28,5m.
Vers une utilisation industrielle
Peu à peu l'utilisation des moulins, de cette source d'énergie, se diversie, principalement à partir du 16ème siècle, au moment de l'essor industriel et colonial des Pays-Bas.
Des scieries se montent, les ailes entraînant le mouvement de découpe des planches. Puis viennent les moulins à papier, des moulins à rapâge pour le tabac à priser, des moulin à chanvre pour fabriquer des cordes, des moulins à tan pour le cuir, des moulins à épices, des moulins à fouler pour le travail des tissus...
Tous ces moulins industriels étaient alors souvent construits en ville, et devaient s'élever pour profiter du vent.
Apparurent alors les moulins à balustrade. Du même type que les moulins à calotte, les ailes sont manoeuvrées depuis une plate-forme circulaire surélevée. Les étages inférieurs servaient d'entrepôts ou d'habitations.
Aujourd'hui, peu de moulins subsistent et relèvent plus de la curiosité touristique. Beaucoup on était transformé en habitation et il arrive que les nouveaux propriétaires acceptent de faire visiter l'intérieur.
La plus grande concentration de moulins aux Pays-Bas se trouvent à Kinderdijk.
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